Grandir mais pas trop.
Il y a eu les cols claudines et les robes à smocks, les manteaux anglais, les goûters d'anniversaire avec des rubans au bout des nattes.
Il y a l'école élémentaire catholique et les " temps forts" du caté, terme que tu trouves ridicule comme ta mère sauf que toi tu l'exprimes avec tellement plus de subtilité.`
Il y a eu les hivers flamboyants devant la cheminée, les printemps en vichy et les étés en Dordogne.
Il y a eu les hopitaux, les machines, les blouses blanches, les diagnostics, il y a eu l'incompréhension , la révolte, et puis il y a eu l'espoir.
Il y a eu les mots, la lecture, les victoires minuscules et grandioses.
Il y a eu les echecs.
Il y a eu mon incompréhension et il y a eu ton pardon d'enfant qui accepte tout par amour pour sa mère.
Il y a eu ma culpabillité, il y a la maladie qui rend humble.
Puis tu grandis, dans cette nébuleuse solaire et exaspérante, dans l'immense jubilation de vivre que chaque jour tu nous offres et qui disparait sous une détresse apocalyptique.
Parce que sans doute je vois aujourd'hui que tu irradies d'amour tous ceux qui t'approchent, parce que tu es une victoire de la vie, comme la nymphe qui échappe à l'amour pour finir par se figer à lui dans le végétal:
Daphné tu es notre soleil!